Axe stratégique 2 : Accompagnement aux changements de pratiques agricoles
Accompagner les changements de pratiques agricoles c’est encourager la transition des modèles agricoles vers plus de résilience et de reconnaissance des services environnementaux rendus par les agriculteurs. Cela est permis, entre autres, par des pratiques agroécologiques, une moindre dépendance aux énergies fossiles, la production d’énergies locales et renouvelables, une gestion durable de la ressource en eau ou encore, la structuration d’un marché carbone local.
Le changement climatique impacte fortement les pratiques agricoles et oblige à initier des changements de fond, à la fois pour assurer une continuité de la production alimentaire, pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et pour préserver les ressources nécessaires à la production (sols, eau, biodiversité, etc.). Ces changements de pratiques sont également plébiscités par les consommateurs du territoire, souhaitant se nourrir de produits locaux ayant un impact moindre sur l’environnement.
À travers cet axe stratégique, le Pays a pour objectif d’accompagner individuellement ou collectivement la transition des modèles agricoles vers plus de résilience et de reconnaissance des services environnementaux rendus par les agriculteurs. Cela passe, entre autres, par la promotion des pratiques agroécologiques, la réduction de la dépendance aux énergies fossiles, la production d’énergies locales et renouvelables et le stockage du carbone. D’autre part, l’actualité pousse également à s’interroger sur le sujet de la ressource en eau. Ressource vitale, qu’il est nécessaire de gérer de manière durable pour en assurer une préservation en quantité et qualité suffisante.
La définition de l’agroécologie, inscrite dans le programme d’actions du PAAT et validée avec ce dernier est la suivante :
L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production viables et vivables qui s’appuient sur les processus naturels et fonctionnalités offertes par les écosystèmes (cycles de l’azote, du carbone, de l’eau, équilibres biologiques entre organismes ravageurs et auxiliaires de cultures). Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
Elle implique le recours à un ensemble de techniques qui considèrent l’exploitation agricole dans son ensemble. L’agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée (ex : diversification des cultures et allongement des rotations, agriculture de conservation des sols, réduction du travail du sol, autonomie alimentaire et énergétique des exploitations agricoles, importance de l’arbre, etc.) et le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé, voire restauré.
Jeudi 5 octobre 2023 : Journée de l’Agroécologie en Vallée de la Sarthe – Allier Agriculture et Territoire pour ouvrir le champ des possibles !
cette journée a été organisée en partenariat avec le CIVAM AD 72 et la Chambre d’Agriculture. Son objectif : sensibiliser élus, agriculteurs et grand public à l’agroécologie, ses pratiques et ses enjeux pour le territoire et les exploitations agricoles à travers des temps spécifiquement adressés à chaque public.
Des experts (Alain Canet, Konrad Schreiber) ainsi que des agriculteurs ont pris la parole pour témoigner de l’intérêt de la fertilité des sols, du rôle de l’arbre et de l’élevage en agriculture et notamment dans les pratiques agroécologiques.
En 2025, il est prévu d’organiser une deuxième journée de l’agroécologie sur le territoire.
Carbocage
Dès 2012, le Pays Vallée de la Sarthe a testé une méthode innovante pour quantifier le carbone stocké dans les forêts et les haies et s’est engagé, via le projet Carbocage, dans le Label « Bas Carbone » reconnu par le Ministère de la Transition Écologique. De plus, le PCAET prévoit d’ici à 2030, une production des énergies renouvelables multipliée par 2.5, la conversion au chauffage bois performant de 12 000 logements et l’installation de chaufferies bois collectives ainsi qu’une augmentation des capacités de stockage carbone de 18%. La valorisation économique des haies devient alors un véritable enjeu pour maintenir l’élevage afin de préserver le bocage et d’entretenir les paysages. La structuration coordonnée d’un marché local et d’une filière locale de bois déchiqueté issu des haies participera à la rémunération de l’entretien et de la gestion durable du bocage.
Le territoire du Pays Vallée de la Sarthe présente plus de 5 000 Km de haies et 24 000 arbres isolés. Le flux de carbone stocké dans les haies chaque année est estimé à 42 600 Téq CO2 par an. La gestion durable des linéaires de haies correspond à un potentiel de stockage additionnel de plus de 70 000 Téq CO2 par an, contribuant à répondre aux objectifs fixés par le PCAET pour le territoire à horizon 2030.
Ce projet concerne alors les agriculteurs, collectivités et entreprises du territoire. La mise en place d’un marché local et de crédits carbone permettra de rémunérer l’entretien par les agriculteurs des haies existantes, dans le cadre d’un plan de gestion durable (PGDH) et la plantation de nouveaux linéaires. Les crédits carbones ainsi valorisés pourront être financés par les collectivités et entreprises volontaires dans le cadre de leurs démarches environnementales (RSE, PCAET, Agenda 21, norme ISO.).
De premiers plans de gestions sont en cours sur le territoire. Pour démarrer, la Commune de Parcé-sur-Sarthe a été ciblée. L’objectif étant de déterminer si l’entretien des haies des exploitations agricoles de la Commune permettrait d’alimenter le projet de chaufferie bois de la Commune.
Formation des agriculteurs et fermes ouvertes
Divers temps de rencontres, de formations et journées techniques sont également organisés sur le territoire pour les agriculteurs, par les structures agricoles partenaires du PAAT : tours de prairies ; journées techniques maïs population
Depuis 2021, plusieurs tours de prairies ont été organisés (Vallon-sur-Gée, Auvers-sous-Montfaucon, Auvers-le Hamon) ainsi que des journées techniques, notamment sur le maïs population. Ces temps sont proposés par le CIVAM AD 72.
Des formations ont également été proposées sur le territoire :
• Formation au bilan fourrager à Vallon-sur-Gée ;
• Formation “les clés d’anticipation du changement climatique en Pays Vallée de la Sarthe”, en partenariat avec l’Institut de l’élevage.
Agrivoltaïsme
Le Pays se préoccupe aussi du développement des énergies renouvelables sur le territoire dont l’agrivoltaïsme. Une soirée visite et conférence a été organisée sur ce sujet le 26 septembre dernier dans le cadre d’un cycle de conférence intitulé « le soleil, une énergie tous publics ».
Agriculteurs, élus et citoyens ont pu :
• Découvrir la ferme du GAEC de la Petite Chesnaie à Voivres-lès-le-Mans : présentation des installations photovoltaïques de l’exploitation (tracker, panneaux sur bâtiments), fonctionnement, coût et bénéfices
• Échanger lors de la conférence « Agriculture et Photovoltaïque » à La Suze-sur-Sarthe : présentation des solutions envisageables d’utilisation de l’énergie solaire sur une exploitation agricole, zoom sur l’agrivoltaïsme avec l’intervention des Agriculteurs Solaires.